Invitée par les professeurs d’histoire-géographie Mme Kolinka est venue ce lundi 4 mai à la rencontre de nos collégiens pour témoigner par sa présence, sa parole et ses images de son lourd passé de déportée et de rescapée d’Auchwitz-Birkenau. Birkenau n’était pas un simple camp de concentration mais un camp d’extermination, rappelle cette nonagénaire.
Le récit commence d’emblée au présent, les événements s’enchaînent, de façon claire, brute et implacable selon le flux des images qui reviennent à cette grande dame. Les yeux se ferment parfois pour laisser remonter les souvenirs, parfois précis, parfois lointains, et restitués avec simplicité et sincérité, sans pathos.
Le message à l’adresse des collégiens est clair : sa famille a été dénoncée parce qu’elle était juive. Elle avait leur âge au moment des faits."Nous n’avions jamais rien fait de mal à personne". Le mot génocide n’est pas prononcé mais l’intention d’Hitler est rappelée clairement : éliminer tous les juifs d’Europe. Le témoignage met ainsi l’accent sur l’absurdité de ces actes racistes.
Et sur la douleur. Le moment où les prisonniers sont rasés, tatoués, déshabillés, entassés, dans ce processus de déshumanisation qui a fait couler beaucoup d’encre.
Le pire moment, la pire souffrance selon la rescapée : se retrouver nue devant des étrangers. Le début de l’enfer. Lorsqu’elle dévoile le numéro resté gravé sur son bras l’émotion est forte.
Selon elle ce n’est pas le courage qui l’a aidée à tenir debout et à revivre mais simplement la chance. Peut-être aussi un mental solide, une force de vie hors norme bien palpable lors de son récit.
Lorsqu’elle échange avec les élèves et les professeurs on ne peut qu’être touchés par son humilité, sa spontanéité, sa vivacité, sa générosité. Elle a choisi comme un devoir de porter cette parole vivante auprès des jeunes de toute la France, ravie de rencontrer à chaque fois, selon ses mots, des professeurs passionnés et investis.
Nous la remercions chaleureusement pour ces moments privilégiés qui marqueront pour longtemps nos esprits.

Photo : Michel Traversat